Rêve américain

Je regarde les joggeurs jouer la symphonie du coureur, pied gauche, pied droit, gauche et droite à nouveau en synchronisation, tout comme les secondes avec les minutes. Ils marchent sur les fissures du trottoir, remplissent leurs poumons d'une respiration infinie, se nourrissant d'oxygène à chaque respiration alors qu'ils contemplent, en mouvement, vivre le rêve américain.

Je regarde les voitures Gallup pendant que les chevaux tirent les moteurs, rendant les destinations possibles. Les rêveurs regardent briller les vitres des grands immeubles, voyant leur style de vie se refléter dans l’argent qui apporte chaque centimètre de satisfaction à l’esprit simple.

Est-ce le rêve américain ? Manquer l’éclosion printanière du sens, se contenter du désir, commettre la trahison de la mortalité et ignorer le coût de la vente du plus beau cadeau aux idéologies commercialisées.

Je regarde The Jogger, The Fancy et the Jones's. Est-ce le rêve américain ? Je regarde l'or briller au-dessus des yeux des rêveurs de la ville tandis qu'il clignote et rouille au fur et à mesure que le souffle du joggeur s'estompe. Soufflez, soufflez, les rêves de la ville soufflent, soufflent. Le vent porte la question : est-ce là le rêve américain ?